A partir du 1er janvier 2024, la loi prévoit d’interdire l’utilisation des tickets-restaurant pour l’achat d’aliments non directement consommables. Cette dérogation avait pourtant été mise en place lors des confinements, puis maintenue en août 2022 afin de protéger le pouvoir d’achat.  

L’Assemblée nationale a cependant voté en urgence la prolongation de cette mesure jusqu’en 2024, après l’annonce par Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce, de son maintien pour les Français après le 1er janvier.  

Que payer en 2024 avec un ticket restaurant ? 

Créé pour donner la possibilité aux salariés n’ayant pas de restaurant d’entreprise de manger un repas complet le midi, le ticket restaurant est initialement destiné à être dépensé uniquement dans les cafés, restaurants et fast food. 

Lors du premier confinement, les restaurants étant fermés pendant de longues semaines, les titres restaurant s’accumulant ont rapidement représenté une manne financière.  

Pour relancer les activités économiques dans un contexte d’inflation, les pouvoirs publics ont alors pris deux décisions :  

  • Relever les plafonds des tickets resto pour les dépenses dans les restaurants, cafés, boulangeries ou fast-food 
  • Autoriser le paiement de denrées alimentaires à consommation non immédiate, pour un maximum de 25€ par jour.  

Avant la dérogation, les tickets restaurant permettaient de régler des repas, salades ou plats préparés, des sandwichs, mais aussi des fruits ou produits laitiers.  

Depuis le 3e trimestre 2022, il est devenu possible d’utiliser ses titres restaurant auprès de 234 000 commerces et enseignes pour acheter tout type de produit alimentaire, de consommation immédiate ou non : pâtes, riz, légumes, etc.  

Une solution idéale pour de nombreux Français qui, face à la flambée des prix depuis 2022, ont choisi d’utiliser leurs titres restaurant pour faire leurs courses, et donc améliorer leur pouvoir d’achat.  

Cette mesure, largement utilisée, devait prendre fin le 31 décembre 2023. Cependant, face à la contestation des bénéficiaires, les ministres et députés de la majorité ont déposé en urgence un texte prolongeant l’élargissement de l’utilisation des tickets restaurant. Une proposition de loi très largement adoptée par l’Assemblée nationale, avec 117 voix (sur un total de 119 votants) ce jeudi 30 novembre 2023. 

Olivia Grégoire elle-même, ministre déléguée auprès du ministère du commerce, a soutenu la prolongation du dispositif, qui permet de protéger le pouvoir d’achat des familles.  

Les 5,4 millions de Français bénéficiant des titres restaurant pourront donc encore les utiliser pour payer tout l’alimentaire jusqu’au 31 décembre 2024, y compris des produits non consommables devant être préparés. Le texte, adopté par les députés, doit cependant encore être validé par le Sénat.  

Paiement des denrées de consommation non-immédiate : les restaurateurs inquiets 

Le secteur de la restauration, qui souffre de l’inflation et de la désertion du public, s’inquiète de son côté de cette mesure. Thierry Marx, chef étoilé et président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, a souhaité être reçu par la Première ministre Elisabeth Borne pour lui faire part du mécontentement des professionnels : “la prolongation de l’utilisation du titre-restaurant envoie un très mauvais signal à notre profession”.  

D’après lui, cette mesure aurait déjà permis à la grande distribution de voir sa part de marché sur les tickets restaurant augmenter de 6%, alors que les restaurants accusent une diminution de 3%. Le manque à gagner, pour le secteur de la restauration, serait de l’ordre de 200 millions d’euros en 2023. 

Ticket resto : quelles évolutions futures ? 

D’ici 2026, le titre restaurant version papier va disparaître au profit de la carte ticket restaurant. Plébiscitée par de nombreux Français, la carte a notamment l’avantage de permettre un paiement au centime près, alors que la plupart des commerces ne rendent pas la monnaie sur un titre papier. La carte bancaire permet aussi une plus grande sécurisation des transactions.  

Aujourd’hui, on estime que 40% des tickets restaurant sont encore au format papier. Les grands acteurs du marché (Edenred, Sodexo, Groupe Up et Natixis) proposent encore des chèques restaurant ou des cartes à puce. Certains acteurs de la Fintech, eux, ne proposent déjà que du 100% dématérialisé.  

Des voix se font également entendre, demandant à ce que l’utilisation du titre restaurant soit étendue au-delà des seuls produits alimentaires. Une possibilité qui ne convient pas aux restaurateurs, initialement seuls bénéficiaires de cet avantage.  

Rappelons que le ticket restaurant est un avantage social non obligatoire proposé par certains employeurs. L’entreprise finance en règle générale de 50 à 60% de leur montant, et tous les salariés peuvent en bénéficier dès lors que leur temps de travail englobe une heure de repas.  

En fonction des cas, il est possible de cumuler les tickets restaurant et les indemnités repas. En revanche, il n’est pas possible de cumuler sur un même repas un ticket restaurant et remboursement sous forme de note de frais.  

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